13 – Quand la débrouillardise donne une leçon de géométrie
Pas facile voyage à l’international avec un vélo!
Avant d’arriver au Kyrgyzstan, j’ai vraiment eu de la difficulté avec mon vélo. J’avais bien beau avoir planifié un voyage écolo, avec un transport économique et écologique, mon vélo dans l’avion, dans l’autobus, dans le taxi, il dérangerait. On dirait dit que, même bien empaqueté dans sa boîte en carton, personne ne voulait m’aider à voyager avec mon beau bolide usagé, parce que voyons c’est bizarre voyager à vélo. Voici comment transporter son vélo à l’international.

Mon bolide sur les routes du Kyrgyzstan!
Une aventure italienne
Quand je suis arrivée en Italie, c’était vraiment la pagaille. J’ai réservé l’auberge la plus cheap de Venise, et j’ai essayé de trouver un taxi pour m’y rendre… Elle était un peu loin, mais bon ça valait le coup comme elle était la moins chère. Aie, aie, aie l’aventure. Premièrement, il fallait un taxi spécial, puis franchement il fallait me charger pour le poids, et drette là le chauffeur me fait une crise, parce que franchement, qui voyage avec un paquet comme cela… ce sera 40 euros, madame!
Moi, qui en a vu d’autre, je me fâche. Là, monsieur, c’est le temps de te calmer, je suis ta cliente, alors soit donc poli si tu veux pas que j’aille voir ailleurs. On négocie un prix. Je me mords les doigts parce que finalement j’aurai du prendre une auberge plus chère, mais plus proche… bref, c’est l’expérience qui rentre. Ce qui me fâche le plus c’est la taille du méga taxi : la vanne est immense avec toit ouvrant, elle compte au moins 14 places et une valise d’enfer.



A l’entrée d’une grande série de montagnes! Le calme avant la tempête : il y avait de la montée là-dedans!
24 heures plus tard, c’est le temps de reprendre l’avion : c’est la même histoire x 2. Quelle aventure, l’Italie!
Le coût de cette virée en Italie me reste un peu dans la gorge, mais bon, je laisse aller après quelques heures, ça fait partie du voyage, ces histoires….
Une aventure Kyrgyz
Quelques semaines plus tard, bien arrivée au Kyrgyzstan, je me retrouve dans une situation auquel aucun voyageur ne veut être confronté : mon compagnon de voyage fait de la fièvre à n’en plus finir. Je suis dans une yourte sur le bord de la plage à plusieurs kilomètres de la ville la plus proche, et faut qu’on aille à l’hôpital au plus vite pour voir ce qu’il se passe. La fièvre ne baisse pas, mon compagnon délire légèrement, je dois retourner en ville au plus vite et je suis vraiment dans un coin isolée.



Cimetière musulman
Rapidement, je joins quelqu’un du coin qui m’assure qu’il trouvera un taxi. Je suis soulagée, mais les vélos avec lequel on est venu… qu’est-ce qu’on en fait? J’en parle à la personne, elle me dit qu’on trouvera une solution. Je me fais lentement à l’idée de laisser les vélos ici… quitte à revenir les chercher quelques jours plus tard… la santé on ne joue pas avec ça.
Après 1 heure d’attente, un vieux taco se présente à l’entrée, l’homme à moustache me dit qu’il sera mon taxi. Je suis absolument soulagée et lui montre bien gênée les vélos… Il me fait une grimace, me montre sa Toyota Tercel des années 80 et l’on soupire tous les deux… c’est qu’il y a aussi les sacoches de vélo à rentrer…. L’homme me dit ne pas m’inquiéter, qu’il va régler ça : pour lui c’est sur que cela va rentrer.



Les automobiles kyrgyzes datent tous d’un autre âge!
En deux temps, trois mouvements, il mets la partie avant des deux vélos dans sa mince valise. Il n’y a que les deux roues avant qui rentrent et le reste pend lamentablement dans le vide. Il pousse, il pousse, puis ferme rapidement la valise. Ensuite, il prend 4 mètres de corde et attache les roues à la porte de la valise, puis fait quelques nœuds et me dit de m’asseoir dans l’auto. Les vélos pendant à la moitié dans le vide, il me mets les 4 sacoches de vélo sur le ventre et… c’est parti tout droit vers l’auberge de jeunesse pour déposer nos précieux bolides et se rendre à l’hôpital.
Un sens de la débrouillardise tellement apprécié!
Abasourdie par la débrouillardise de cet homme qui a fait rentrer 2 vélos, 4 sacoches de vélos et 3 humains dans sa Toyata Tercel en moins de 10 minutes pour le même prix que si j’avais été une seule passagère, je ne peux pas m’empêcher de penser à ma précédente aventure italienne.



Ma yourte sur le bord de l’eau!
Les pays que j’ai visités à travers le monde peuvent souvent donner l’impression de porter un doux chaos ou aucune règle de sécurité de fait vraiment la loi. Mais, je dois avouer que j’ai vécu nombre de situations ou ce penchant certain pour la débrouillardise m’a donné l’impression que tout était possible malgré les obstacles, et qu’on pouvait toujours se débrouiller avec ce que l’on a. Soulagée, je suis partie directement en ville, et j’ai dit mille fois merci à ce chauffeur de taxi magique!



Ma vue extraordinaire lors d’une marche en fin d’après-midi!
Envie d’en savoir plus sur comment ce magnifique voyage au Kyrgyzstan a commencé? C’est par ici!
https://pleinairvoyagesetcompagnie.com/2018/09/18/4-arrivee-au-kyrgyzstan/
Lonely Planet Central Asia 7th Ed.: 7th Edition
La suite de cette aventure à vélo? C’est ici! https://pleinairvoyagesetcompagnie.com/2019/02/13/linjection-quand-la-fievre-frappe-au-kyrgyzstan/