5 – Les piscines vides
Arrivée à Limbe au Cameroun
Je suis assise sur le bord d’une piscine à Limbe, à quelques heures de Douala. Sortir de la grande ville seulement, m’a pris plus de deux heures, pare-choc à pare-choc. Douala a grandi a une vitesse fulgurante et les infrastructures n’ont pas suivi le rythme effréné du développement économique du pays. Sur le chemin, une forêt luxuriante, mais aussi des kilomètres et des kilomètres de plantations destinées à la culture de l’huile de palme, de grands champs bien ordonnés, et franchement très beaux, mais qui coûte cher à la protection de la faune et de la flore du pays.

Lors de mon départ de Douala!
Pensive, je m’assoie sur la bord de la piscine. C’est définitivement la première fois que j’en vois une en Afrique, à part une fois peut-être en Afrique du Sud. J’ai visité tant de régions sur ce continent, où l’eau était comptée, puisée à la main. Ça me donne une impression d’anachronisme.



Sur les abords de la ville de Limbe
Ça me rappelle une fois en Tanzanie, j’avais vu une machine à crème glacée molle. Importée dans les années 50, les gens du village était loin d’avoir un courant électrique assez puissant pour la faire fonctionner régulièrement. Une fois de temps en temps, on l’allumait donc, puis une fois quelques cornets faits, on les mettait au congélateur, question d’avoir de la crème glacée dure de temps en temps. 😉
Le constat
Bref, je suis sur le bord de cette piscine à Limbe, au loin il y a cette station pétrolière. A part, mes amis avec qui je voyage, je suis seule. Il n’y a pas d’autres touristes. Ni dans cet hôtel, ni dans les autres que j’ai croisé. La chambre m’a coûté 50 $. Ouch. Je pense que c’est cela qui me rend si pensive… le prix.



Vue sur la plage de sable noir
L’Afrique n’est pas l’Asie… une région du monde où mon budget par jour est autour de 30 $. A mon grand regret, j’ai du me rendre compte, qu’ici au Cameroun, mais aussi dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Est, que le tourisme est développé bien différemment. Le continent est absolument magnifique et riche d’aventures, de chemins touchés, de personnes incroyables ; il y a tellement à apprendre ici. Comme je l’avais mentionné dans un de mes derniers articles : https://pleinairvoyagesetcompagnie.com/2017/05/25/lafrique-le-futur-paradis-du-voyage-sac-dos/ , l’Afrique est pour moi le futur paradis du voyage sac-à-dos. Toutefois, le prix de parcourir un chemin intouché est souvent dispendieux. Je me souviens avoir passé littéralement des heures durant mon passage en Afrique de l’Est à me questionner sur le prix élevé du voyage dans la région, alors que les populations locales vivent avec si peu. Aujourd’hui, au Cameroun, je me retrouverais au coeur du même débat.
Au fil du temps, j’en ai conclu que le tourisme sur le continent s’est surtout développé autour d’une industrie de luxe, accueillant des étrangers avec de très grands moyens. Les infrastructures touristiques sont donc localisées autour de grands centres, tels que la Kilimanjaro par exemple. Les droits très élevés de ces grands parcs nationaux retournent au gouvernement. Gérés par des tours opérateurs, très peu des profits amassés dans la cadre de ce commerce sont remis aux populations locales. Ces dernières gardent donc constamment en tête que l’étranger est très riche, puisqu’évidemment c’est le seul type de touristes avec lesquelles celles-ci sont en contact. Des raisons politiques, notamment l’impact de la colonisation explique également cette opinion répandue.
Réflexion sur le tourisme en Afrique
Pour moi, cette situation représente un cercle vicieux pour les voyageurs comme moi, qui veulent en apprendre plus sur la culture locale et sur l’histoire de ses régions du monde, cela avec des moyens disons… de base. Il y a rarement de l’hébergement intermédiaire ou d’auberges de jeunesse, qui pourtant pourrait apporter beaucoup à l’économie du pays et pourraient favoriser l’échange… et comme l’hébergement est rare, le prix est souvent élevé, ce qui peut être décourageant pour quelqu’un voulant partir à la découverte de cette région peu explorée.



Vue sur les palmiers du Cameroun
Dans tous les cas, j’adore voyager en Afrique. C’est un continent aux milles facettes, possédant une histoire très complexe et des enjeux actuels qui méritent d’être compris et explorés. Assise sur le bord de la piscine, je suis heureuse d’avoir fait le choix de venir ici, afin de mieux comprendre, même si je suis consciente que le contexte politique, économique et touristique, rend cette expérience un peu plus chère, puisqu’elle est si riche d’apprentissages.
Que pensez-vous de cette réflexion sur le tourisme en Afrique. Êtes-vous d’accord avec moi?
Lonely Planet West Africa 9th Ed.: 9th Edition
La suite de cette aventure camerounaise? C’est par ici :
https://pleinairvoyagesetcompagnie.com/2017/09/13/6-les-lianes/